Le chemin de la photographie n’est pas un long fleuve tranquille. En attestent les difficultés que rencontrent souvent les jeunes passionnés qui se lancent dans le domaine par amour, mais qui sont rattrapés par la réalité. A 23 ans, Seïfeddine Oueslati est un jeune photographe talentueux, qui continue à apprendre tous les jours. Depuis tout petit, il tenait à immortaliser les moments insaisissables de tout événement, qu’il soit familial, ou autre. En fait, il ne sortait jamais de chez lui sans son appareil photo, rudimentaire, à l’époque. «Un jour, tout est devenu limpide pour moi, je devais suivre ma vocation et devenir photographe professionnel». Un chemin semé d’embaches, mais qu’il n’a jamais regretté. Passionné, dynamique et volontaire, «Sifon», comme l’appelle ses amis, n’oppose jamais de refus à un travail qui se présente. Des «shooting» produits, aux mariages, en passant par la photo de mode, il enchaîne les expériences et les stages dans plusieurs médias, tout en continuant sa formation en photographie «pour pouvoir exceller et se perfectionner», dit-il. Il devient aussi le photographe attitré de l’équipe de basket locale de la ville d’Ezzahra, où il continue à capturer, avec son objectif, l’histoire de son club.
Son jeune parcours s’est tout de même parfois heurté au mur de la déception. Jeune il est vrai, passionné sans doute, mais il a besoin de monnayer ses productions et de rentabiliser un équipement photo dont le prix et l’entretien coûtent cher. «Le problème, c’est que pour travailler davantage, il faut parfois abandonner l’artistique pour privilégier le commercial. Or, les gens demandent du commercial avec la même qualité que l’artistique, le tout à des prix cassés», confie-t-il. Malgré les obstacles, le manque de ressources et certaines déceptions, Seïfeddine continue à rêver avec, pour point de mire, une carrière internationale de photo-reporter, et pourquoi pas, un jour, travailler pour le prestigieux «National geographic».